mercredi 26 avril 2017

My Birthday Bath

Pour mon anniversaire, mon cher et tendre m’a offert un week-end à Bath avant mon départ définitif de l’île britannique. Nous y avons donc passé deux jours, dans un petit B&B aussi chou et bien léché que le reste de la bourgade romaine. Une jolie parenthèse avant de repartir pour de nouvelles aventures sur un autre continent !

Bath, comme son nom l’indique, doit son origine à la source d’eau chaude naturelle découverte par les premiers habitants de l’île. Arrivés jusque à ces contrées septentrionales, les Romains ont choisi d’y assoir leur centre politique afin de pouvoir aller réchauffer leurs vieux os dans ses eaux chaudes après leurs réunions au forum. La ville s’est donc considérablement développée pendant l’Antiquité. Elle s’endormit pendant quelques siècles (avec tout de même la création d’une belle cathédrale à la fin du Moyen Age), pour renaître ensuite aux XVIIIème et XIXème siècles avec la bonne bourgeoisie Victorienne qui en fit une destination privilégiée de villégiature. La ville présente donc des vestiges romains, incrustés dans une architecture et un urbanisme classiques joliment prévisibles. Nous avons commencé notre séjour par tester les bains thermaux, et nous l’avons terminé par la visite des bains romains ! Un Joyeux Birthday Bath !


Après l'achat exprès d'un maillot de bain, direction le centre thermal (dans le bâtiment trop classe au bout de cette rue). 

Après avoir fait les pouilleux pendant 3 mois à dormir avec les cochons, nous voilà catapultés sur la terrasse d'un édifice tout en verre, chaussons aux pieds et robe de chambre sur le dos, nous avons joué les bourgeois pour se mettre dans l'ambiance de la ville! Magnifique coucher du soleil dans la piscine chaude du toit-terrasse, avec vue sur les tours de la cathédrale, avec en toile de fond les prés et collines environnantes... Idyllique!

La place du Royal Crescent, lignée de bâtiment encadrant un parc semi-circulaire

Façade tout en transparence de la cathédrale - gothique perpendiculaire as usual !

Coucher du soleil sur l'Avon



Merciiiiii <3 !

Un plafond de nénuphars 



Boutique de Buns, la spécialité locale

Dans les bains romains, l'Histoire se rencontre

THE source chaude


Spring is sprung !

mardi 4 avril 2017

En direct du Grampus Inn, Lee, North Devon

Voilà presque deux semaines que nous avons franchi les portes du pub le Grampus Inn, dans la petite bourgade en bord de mer répondant au nom de Lee, à quelques kilomètres d’Ilfracombe. Seulement deux semaines, mais on se sent déjà en famille et à la maison ! Bill et son fils Francis gèrent ce lieu typiquement atypique depuis une dizaine d’années, vieille bâtisse à quelques pas de la petite baie de Lee et du chemin côtier de la côte nord du Devon. Un grampus est une sorte de dauphin vivant dans les eaux que l'on peut presque apercevoir depuis le pub. Location de rêve, un petit paradis de quiétude que vient gentiment déranger notre clientèle. Mais qui sont-ils ? Des marcheurs de passage, des piliers de comptoir bien habitués à leur « ale » faite maison par Bill dans la brasserie dans le jardin, des musiciens du groupe de musique folklorique celtique de Bill, un gardien de phare, 6 petits vieux (communément appelée la Mafia !) venant manger leurs deux bols de frites hebdomadaires (avec ketchup et mayo) tous les samedis à 11h50, table vers la fenêtre, des familles, une tricoteuse qui sirote en silence son thé vert à toute heure du jour et de la nuit, une petite voisine de 80 balais qui vient discuter composte… Bref, des gens super attachants, super sympas, super simples… de quoi nous rabibocher avec l’Angleterre !



Coucher du soleil dans la crique de Lee

On est passé expert dans l’art de « rumble » des patates (on les met dans une sorte de machine dont l’intérieur est tapissé de papier de verre, machine qui fait tourner les pommes-de-terre, celles-ci se frottent alors aux parois et se pelent toutes seules : quelle fabuleuse invention!), et d’en faire des frites (dont la consommation est très supérieure à tout ce que vous pouvez imaginer!). On fait aussi la plonge, le service, le dressage de quelques plats : les petites mains, quoi. Ca nous plait bien ce petit rythme : service du midi / balade à la plage l’après-midi avec Lucy le hoppy-dog du pub sur ses trois pattes / quelques postulations pour des jobs à la rentrée prochaine par-ci par-là / ping-pong / service du soir / jeux de société ou Agatha Christie devant le feu. Une vie simplement délicieuse !


La côte du North Devon

Ilfracombe

It's tiiiiime !

L'immense statue de femme enceinte écorchée (un peu bizarre mais quand même impressionnante).
Les mats des bateaux lui arrivent à la cuisse!

Pastel

Agneau dans le crépuscule


Retour à la maison


Welcome !

Le jardin et la terrasse

Sous la tonnelle

This way, please!

Jeu de société avec Bill (à gauche), Billy (en face, un autre helper au long terme) et son ami Die

Dans toute pénombre d'un pub qui se respecte, il y a le barman: j'ai nommé Francis! 

Lucy, qui est fatiguée de marcher sur trois pattes (c'est pour ça qu'elle tire la langue) devant le poêle


Le coastal path étant à portée de pieds, nous l’arpentons gaiment dès que le soleil se pointe et que l’heure ne l’est pas - de pointe. Est, direction Ilfracombe, petite ville assez étrange à la population disons… particulière. Sous l’ère Victorienne, Ilfracombe est devenue une station balnéaire très prisée. La ville était alors en plein essor. Mais celui-ci se ternit dans la première moitié du siècle dernier, conduisant à la fermeture de la voie de chemin de fer que reliait la ville aux autres grandes villes du Devon. Dorénavant boudés et isolés, les habitants d’Ilfracombe ont petit à petit abandonné la ville. Dans les années 70, un plan d’urbanisation a vu le jour. La mairie décida de brader les terrains et les propriétés afin de dynamiser la démographie (et la ville par la même occasion). Résultat : une horde de gens venus du Nord (Liverpool, Manchester…) se sont installés dans la ville. Mais ne se sont pas déplacés les gens des bonnes familles, vous pensez bien ! Résultat, la ville est maintenant peuplée d’une bonne bande de gens un peu... cabossés. Chav-land, si ça vous parle. Etrange, comme phénomène urbano-social !

Ilfracombe 



Du haut d'une colline, vue sur Ilfracombe


A l’Ouest, dans un autre registre, le chemin mène à la gentille station balnéaire de Woolacombe, réputée pour sa grande plage de sable fin. Pour mon anniversaire, nous avons profité de notre « day off » pour faire une super randonnée le long de la côté jusqu’à Woolacombe où l’on a dégusté un fish & chips bien gras sur la plage, puis un petit cream tea (le 6ème en une semaine… oui, bon, on abuse un peu mais de 1. c’est bientôt la fin et de 2. c’est mon anniversaire !!). Retour par les chemins entre les champs et les bois : magnifique ! Nous sommes subjugués par la beauté des paysages dans cette partie de l’Angleterre, vraiment le plus beau que l’on ait découvert depuis notre arrivée !



!

25 !

Couleurs

Epine de pierre

Ventés!

Breath-taking coastal path


Arrivée sur Woolacombe

Moutons sur pré

Le Chapel Cottage, voisin du pub, derrière son joli mur de vieilles pierres enmoussées 


Cream tea au pub !

Happy Birthday to meeee !



Petit zoom sur la brasserie, qui fait la réputation de Bill & Cie. Toutes les bières vendues au Grampus sont locales. Certaines sont produites à quelques kilomètres de là, d'autres... dans le jardin ! Bill a créé une micro-brasserie il y a 3 ans. Dès le premier jour, on a du nettoyer les fûts qui avaient servi à produire la dernière cuvée. Bill nous a expliqué tout le processus: vraiment intéressant! Explication en images.


D'abord il y de l'orge.

Ensuite, il y a l'orge malté (qui a été torréfié pour lui donner un goût caramélisé)

Et le houblon, pour l'amertume.

Ici, le houblon a été infusé dans de l'eau chaude. Mélangé à l'infusion d'orge et d'orge malté, auquel on ajoutera les levures, nous obtenons la bière en devenir! Sur l'image, on peut voir que le liquide a déjà été retiré du fût: ne reste plus qu'à le nettoyer (notre mission du jour!)

Coucou !

Deuxième fût, celui de l'orge.
Dans la grand fût, le mélange des infusions repose. Les levures, elles, s'activent.

La future bière repose dans le grand fût pendant une bonne semaine. Ensuite, elle est transférée dans des petits fûts, où elle patientera encore un peu avant d'être reliée aux pompes du bar. Eh hop ! Direct' dans l'gosier !

Le vendredi soir, c’est open mic au Grampus ! A partir de 21h, les musiciens de la région se réunissent pour animer la soirée. Super ambiance, le pub est toujours plein ! Vendredi dernier, on a même poussé la chansonnette, Alex a la guitare et moi au micro (et au percussion, grâce à notre pot de confiture rempli de pois chiches). On n’allait de toutes façons pas enflammer le dance-floor (qu’il n’y a pas) avec « In a manner of speaking » de Nouvelle Vague, mais on s’est rendu compte au bout du premier couplet que la salle s’était tue… c’est bon signe ! On s’est bien amusé en tous cas !


Lucy profite du spectacle depuis le couloir de la cuisine (des fois qu'un morceau de jambon tomberait malencontreusement d'une assiette...)

Ici, Alex improvise un blues avec Mark, le guitariste du groupe de Bill

Mais c’était quand déjà le début de cette aventure ? Ah oui, il y a presque 3 mois… Samedi, il est déjà temps de repartir. D’abord pour une petite semaine de vacances en Tunisie avec la smala, puis pour (enfin) terminer mes études à Toulouse. Alex, lui, reviendra se la couler douce au Grampus pour un mois et demi encore… Le dauphin et le banc de fabuleuses personnes qu'il attire lui seront de bonne compagnie!