vendredi 18 août 2017

New York

« Allez, dis oui ! Je t’assure que c’est vraiment unique comme ville, tu seras contente de la découvrir ! ». 
Mouais… pas convaincue l’Abdi. Après ces derniers mois paumée dans la campagne anglaise avec pour seuls voisins les moutons et les vagues, me retrouver en vacances dans la plus grande ville des States me tentait qu’à moitié. Mais la loi de la pince l’a emporté sur la voix du cœur  (aka billets d’avion moins chers), et nous voilà partis pour une escale de 4 jours à New York avant de rejoindre la Floride, notre destination principale aux Etats-Unis.


Après ces 4 jours, je n’avais qu’une idée en tête : je n’ai pas envie de repartir ! Vraiment, cette ville m’a subjuguée. Voilà pourquoi…

Elle m’a tout d’abord surprise. Abasourdie par l’image caricaturale de la Grosse Pomme donnée par les séries et les films américains, je partais avec des attentes assez manichéennes.  Le petit village de Friends et How I Met Your Mother, les grands buildings de riches de Gossip Girl, et les magasins de la Vème avenue de Pretty Woman (il faudrait peut-être que je m’actualise, soit dit en passant !). Un dénominateur commun à ces produits de la télé américaine : les New-Yorkais pressés, pédants, JCD en un mot comme en cent [ndlr : Jeunes Cadres Dynamiques] ; bref, une grande ville occidentale. Quelle ne fut pas ma surprise de rencontrer tout un tas (ah oui, par contre ça c’est sûr, ils sont nombreux !) de gens sympas, très variés, souriants et détendus. Incroyable !

De Brooklyn à Harlem, de Manhattan à Ellis Island, du China Town à Central Park, on en a parcouru, des kilomètres ! C’était vraiment super intéressant. Comme un décor de théâtre qui change au fur et à mesure que se déroule la pièce, nous marchions dans les avenues et changions de scènes… et d’acteurs ! Voici un autre élément qui m’a beaucoup interpelé – même si on m’avait pourtant prévenue – aux US, les gens ne se mélangent PAS. Mais vraiment PAS. Les communautés sont très prégnantes et le paysage new-yorkais se métisse de toutes ces couleurs. C’est beau, c’est intéressant, mais ça pose tout de même un certain problème de fond… existe-t-il un lien entre les 1 626 153 personnes qui s’agglutinent sur les 60 km² de l’île de Manhattan ? Les frontières entre les quartiers sont à peine poreuses. En allant vers le nord depuis la 125ème rue, le paysage s’assombrit au fur et à mesure qu’on pénètre dans Harlem, et de plus en plus nos faces de blancs becs attirent des regards insistants. Plus au sud, c’est d’une rue à l’autre que l’on se retrouve en plein Pékin, au milieu d’un marché aux fruits étranges et « bercés » par les concerts en plein air des petits vieux de la communauté chinoise. Un patchwork d’ambiances, d’atmosphères ; un bouillon de cultures toujours frémissant qui régale l’œil amusé du voyageur habitué somme toute à nos villes un peu rébarbatives. 

Day One

Sur les chapeaux de roues après des péripéties aériennes dues à un violent orage (5 heures de retard et un atterrissage préliminaire à Boston), on se lève aussi tôt que possible pour explorer la ville. Après un sandwich à l’œuf et au fromage et un thé froid acheté au deli et mangé dans le subway (on se met à la mode locale !), c’est parti pour la découverte du sud de l’île de Manhattan. Après avoir déambulé dans les rues jusqu’à la pointe, il ne nous restait plus qu’à prendre le bateau pour nous rendre sur Ellis Island, l’île sur laquelle arrivaient tous les migrants voulant tenter le rêve américain dès le XIXème siècle (principalement d’Europe – Italie, Irlande, Angleterre, Pologne…). Une visite poignante après une belle balade en bateau qui nous a permis de voir un joli panorama sur Manhattan et ses fameux gratte-ciels. Ensuite, nous sommes passés au Ground Zero, le monument  de commémoration des attentats du 11 septembre 2001. Emouvant.  Pour finir la soirée en beauté, nous avions réservé des places pour aller voir le spectacle Stomp, un groupe d’une dizaine d’artistes qui utilise toute sorte d’objets comme instruments de percussion. Voyez par vous-même comme ça envoyait ! Mais malgré tous leurs efforts – et leur raffut ! – ils n’ont pas réussi à nous maintenir éveillés : saleté de décalage horaire ! En sortant, nous sommes allés dîner dans un restaurant ukrainien. Chouette découverte culinaire qui clôt une journée entière d’émerveillement !

Magique, la vision de l'Empire State Building à l'arrivée à 2h du mat',
dans la brume de l'orage passé

Le Chrysler Building au loin, un joyau architectural Art Déco,
né de la course au plus haut gratte-ciel qui fit pousser New York dans les années 1930

Pouf! Little Italy! Rigolo mais un peu surfait, ce petit quartier à touristes

Et pif! Le quartier chinois, qui, quant à lui, est bien plus authentique!

Les petites grands-mères jouent sous leurs ombrelles pendant qu'un trio (infernal mais chuuut!)
d'erhus, violon chinois à deux cordes, nous plonge dans l'ambiance locale... grinçante!

De l'autre côté de la place, un tout autre spectacle a lieu 

En Guest Star de ce spectacle de rue: Alex, au second rang! 


On a intérêt à faire preuve de souplesse pour pas que ce balèze ne vous retombe sur le bec! 

Un gyro, un bisou, et c'est reparti mon coucou!

La statue de la liberté avec Manhattan en fond


La silhouette de Downtown

Dans le hall central de Ellis Island. Les bateaux chargés de pauvres gens riches d'espoir, faisaient escale sur cette petite île à deux kilomètres des côtés américaines. Ici, les migrants étaient déchargés, puis passés au crible des médecins et des personnels de l'immigration. Une fois tous les contrôles passés (sanitaires et économiques), les heureux élus pouvaient traverser la baie pour rejoindre une vie meilleure de ce côté-ci de l'Atlantique. Quant aux pauvres qui se faisaient refoulés, c'était retour à la case départ...
Cette salle se trouve au premier étage. Étrange de construire un hall d'accueil au 1er étage, me direz-vous? Eh bien c'est ce que les médecins de l'époque avaient trouvé pour faire un rapide test d'aptitudes physiques: postés en haut de l'escalier, ils pouvaient ainsi vérifier si les oiseaux migrateurs étaient en bon état, s'ils pouvaient monter les marches sans s'essouffler et s'ils ne souffraient pas de maladie. 

Et voilà tout ce que pouvait voir un migrant condamné à faire demi-tour si près du but. Une ville, un rayon de soleil, au loin... 



L'île de Ellis Island et le bâtiment d'accueil des migrants,
 servant aujourd'hui de musée (vraiment très intéressant)

Everywhere, something.

Le nouveau Wall Trade Center, presque camouflé dans le ciel.

Le monument commémoratif de Ground Zero, avec le nom de toutes les victimes gravées sur les margelles de cette fontaine sans fond. Fontaine reprenant la base de la tour. Un vertigineux chagrin bien illustré...

Attention ladies and gentlemen, dans un instant, ça va commencer!

Day Two


Etant en contact avec un ami d’une amie qui loue une chambre dans son appartement, nous avions décidé de ne rester que deux nuits dans un Air BNB pour commencer notre séjour. Quand Gregory, notre second hôte, nous donna son adresse, nous fumes très agréablement surpris de se rendre compte que le déménagement qui nous attendait ne prendrait pas plus de 5 minutes : les deux apparts étaient situés à une rue l’un de l’autre ! Dans une ville comme New York, c’est quand même pas banal ! Nous sommes donc partis pour la journée avant de rentrer en fin d’aprem’ pour le fameux changement.


Arrivés à Times Square, alors que nous étions en pleine course d’orientation pour retrouver un petit bagel shop découvert par Alex et son ami Brian quelques années plus tôt, nous fûmes accueillis par… des centaines de personnes, jambes en l’air, étendues sur des matelas. Mais ! Oui ! C’est bel et bien un cours de yoga géant en « plein air » qui est en train de se donner ! Chercher  la sérénité et le nirvana au milieu des écrans de publicités et des gratte-ciels, c’est plutôt paradoxal…! Nous avons poursuivi notre balade par les rues commerçantes où Alex a fait des folies, puis nous nous sommes reposés dans un petit resto indien. Ensuite, c’est direction Central Park, pour passer devant le Guggenheim Museum (fameuse construction qui m’intrigue depuis l’école d’architecture) et pour terminer la journée en beauté, on a grimpé tout en haut du Rockefeller Center pour admirer la vue au beau milieu de Manhattan sur le ciel gratté par ces géants architecturaux. Pfiou, impressionnant !


"Hoooom!" De la verticalité du cuissot au décor!

Time Square

Coucou mon p'tit préféré!

Dans le magasin de NBA, les empreintes de mains de quelques joueurs étaient exposées... Celui-ci a des doigts littéralement deux fois plus longs que mes doigts d'E.T. !

Au cas où on aurait oublié dans quel pays on se trouve!
Notez au second plan la grosse église... Vous comprendrez pourquoi plus tard.

Le Rockefeller Center, en haut duquel on est monté en fin de journée

Le magasin Trump dans la Trump Tower... Un joli cadeau pour Nour!!

Sa marque de fringues...

Son bar... bah oui, quand même!

L'intérieur de la Trump Tower... d'un tel mauvais goût,
on se croirait dans Amour, Gloire et Beauté!

Petite sieste à Central Park

Le Guggenheim Museum avec son plan incliné qui forme un bâtiment en spirale

Et du haut du Rockefeller, voilà la "grande" église de tout à l'heure... Tout est relatif, hein?

Ballon sur la ville

Vue sur l'Empire State Building

De l'autre côté, vue sur Central Park et la grande tour blanche



Ca décoiffe là-haut à 260 mètres d'altitude!



Surprise en arrivant chez Gregory: le toit-terrasse avec le super coucher de soleil sur la skyline de Manhattan!


Day Three

Après un entretien pour un travail en septembre (bah oui, c’est bien joli la vie d’étudiante mais ça touche incessamment sous peu à sa fin !!) sur Skype, dans la chambre, avec Alex qui dort dans le lit derrière (ouf, il n’est pas passé en caleçon derrière la caméra !), nous avons découvert le loft de Gregory avec la lumière du jour. Une petite merveille en plein cœur de Brooklyn. Tout aussi chouette que son propriétaire !

Sur ce, nous avons filé à Harlem pour faire un tour dans le quartier. Nous avons découvert un quartier résidentiel, où beaucoup de choses se passent dans la rue. C’était charmant. Ensuite nous sommes allés faire un tour vers le campus de Colombia University, puis nous nous sommes rendus au MoMA, après avoir grignoté des petits snacks de rue. Wow, quelle collection ! Gauguin, Matisse, Van Ghogh, Picasso, Duchamps.... Passionnant ! J’ai pu découvrir les fameuses pièces étudiées en histoire de l’art, un vrai plaisir. Vous trouverez quelques uns des tableaux qui nous ont particulièrement émus en photo. Le temps est passé en un clin d’œil, et voilà qu’on nous met dehors car le musée ferme. Mince, pas le temps de voir l’étage consacré à l’architecte que j’adule tant Frank Lloyd Wright. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois ;) !

Le salon de Gregory avec les immenses fenêtres typiques des logements de Brooklyn


La cuisine, et au-dessus, notre chambre suspendue.
Il est passé par ici...

... il repassera par là! Vue sur la fenêtre de notre chambre.

Voici l'endroit où j'ai fait mon entretien d'embauche. Ici, juste à côté de la fenêtre dont les rideaux, à ce moment-là, étaient fermés. Je n'arrêtais pas : "Je m'excuse, je pense qu'il y a des travaux dans la rue. Vous m'entendez bien?". Des travaux dans la rue... mon oeil! L'ouvrier était littéralement sous ma fenêtre ! Heureusement, mes futures collèges ne sont pas dures d'oreille !

Vue sur la pièce principale depuis la chambre

Une petite église de Harlem, avec un vendeur de vêtements

"Divorces pas chers" ! 

Vers Times Square de nouveau

Un petit pâté de purée acheté dans une de ces fameuses bicoques à hot-dog et autres snacks. Une spécialité d'origine juive, d'après le nom germanique (que j'ai oublié depuis...)

Moi c'est salé, mais lui... c'est plutôt sucré! Mmmh cha bon cha le gros gâteau au chocolat !

Dans les toilettes du musée: "self-identified-gender restrooms". C'est comme tu veux, c'est toi qui choisis!
Ah, ces Américains, toujours une longueur d'avance pour mettre tout le monde à l'aise (euh...)

Un mobile de Calder dans la cour du MoMA

Tiens, il n'était effectivement pas à Amsterdam celui-là !
Vincent Van Gogh, Portrait de Joseph Roulin, 1889. 

Henri Rousseau, La bohémienne endormie, 1897.


Pablo Picasso, Les demoiselles d'Avignon, 1907

Ernst Ludwig Kirchner, Street, Dresden, 1908

Marc Chagall, Moi et le village, 1911

Marcel Duchamp, Fresh Widow, 1920.
Fresh widow ou French window ? Mon reflet dedans, je préfèrerais la deuxième option!
  
Ensuite, nous avons marché jusqu'à la High Line, une passerelle verte qui déambule à la hauteur du 3ème étage des bâtiments environnant, en zigzaguant dans la ville. Une très agréable balade urbaine!  
Notre dernière journée new-yorkaise s'est ensuite terminée dans un petit bar à Brooklyn, où nous avons rejoins Gregory qui jouait du piano jazz d’impro. Nous y avons retrouvé sa copine et deux couples d’amis à eux, on a bien rigolé en sirotant des cocktails (on se met dans l’ambiance !). Une chouette soirée ponctuée par la rencontre d’un clodo un peu foufou mais rigolo, en attendant le bus de nuit car finalement il n’y avait pas de métro ce soir-là (les métros new-yorkais… quel casse-tête !). Demain c’est déjà le départ. Eh oui, c’est déjà fini... Ce séjour fut une super découverte, surprenante comme je les aime, et une jolie parenthèse citadine avant de gagner des contrées plus méridionales ! 

Flat Iron Building, qui ressemble à une part de gâteau!

Un pretzel au soleil, autre met typique de la street food de NY

Sur la High Line, les gens flânent quelques mètres au-dessus de la rue.



Euh... Really?


Le métro... ce moyen de transport prend une autre dimension dans cette ville immense.
Mais qu'est-ce que c'est complexe! Certains trains ne s'arrêtent pas à tous les arrêts indiqués,
d'autres ne circulent pas toujours, certaines lignes sont fermées pour travaux
n'importe quel jour à n'importe quelle heure. Il faut ouvrir l'oeil et le bon si l'on ne veut pas finir à attendre 3/4 d'heures dans la chaleur humide des sous-terrains de la Grosse Pomme en attendant son train !

Après 4 jours passés à arpenter New York... les sandales blanches en ont pris un coup !




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