dimanche 22 novembre 2015

Le système éducatif péruvien

Dans le cadre de mon mémoire, je travaille sur l'accès à l'éducation supérieure des jeunes péruviens issus des communautés indigènes (pour plus de détails, voir ma page consacrée au mémoire).
Afin de poser les bases de cette réflexion, j'ai profité du travail à faire dans notre cours de Connaissance des Systèmes Éducatifs pour me pencher sur la question péruvienne. En voici le résultat.

Le système éducatif péruvien

1. Le Pérou, situation géographique 

Situé au Nord-Ouest de l'Amérique Latine, le Pérou partage des frontières avec l'Équateur, la Colombie, le Brésil, le Chili et la Bolivie. 


Sa géographie peut s'aborder en 3 grandes zones: la Costa, qui suit le littoral pacifique, la Sierra, au niveau de la Cordillère des Andes, et la Selva, jungle amazonienne. 


Comme nous pouvons le constater sur la carte, les villes se concentrent dans la bande côtière, l'arrière-pays étant de manière générale une zone rurale. Alors que les principales villes possèdent des infrastructures comparables aux nôtres, les régions de la montagne et de la forêt, peuplées de villages aux cultures précolombiennes, sont assez difficiles d'accès, ce qui n'est pas sans influer sur l'éducation et sa qualité.

2. Tableau comparatif Pérou/France


IIIIIIIII
IIIIIIIII
TERRITOIRE
1 285 216 km²
547 026 km ²
POPULATION
30,8 millions d’hab.
67 millions d’hab.
DENSITE
24 hab./km²
98,8 hab/km²
LANGUES NATIONALES
Espagnol (83,9%)
  Langues co-officielles :
 - quechua (13%)
 - aimara (1,8%)
 - autres langues aborigènes   (environ 50)
Français
NATURE DE L’ETAT
République
République
PIB PAR HABITANT
10.700 $
40.400 $
DEPENSE EN EDUCATION (EN % DU PIB)
3,3
5,5

Comme nous pouvons le voir dans ce tableau, pour une superficie plus de deux fois supérieure à celle de la France, le Pérou compte moitié moins d'habitants.
Plusieurs langues co-habitent au Pérou: l'espagnol d'abord, langue première de 83,9% de la population, puis le quechua, l'aimara et une cinquantaine d'autres langues aborigènes, co-officielles de l'espagnol. 
Le Pérou est une République Démocratique. Mais depuis quand? Faisons un (tout) petit point sur l'histoire du Pérou. 

De la Renaissance au XIXème siècle, le Pérou est sous le joug des colons espagnols. Suite à une révolte contre la domination espagnole semée par le général José de San Martin dans toute l'Amérique Latine, le Pérou se déclare comme une République indépendante en 1821. Les siècles qui suivront se caractériseront par une grande instabilité politique, qui mènera à une dictature militaire après le coup d'état de 1968. Dans les années 80, la révolte se développe et des groupuscules de communistes activistes venus de la Sierra mènent des actes terroristes dans tout le pays (à l'image du fameux Sendero Luminoso). Les choses se calment dans les années 2000, la stabilité politique s'installe et le développement du pays peut enfin commencer.

3. Organisation de la scolarité

Rentrons dans le vif du sujet! Depuis la Constitution de 1993, la scolarisation est obligatoire pour les enfants de 5 à 17 ans.
La scolarité péruvienne s'organise en 3 blocs:
- initiale
- basique (primaire et secondaire)
- supérieure


4. Les modalités de scolarisation

Plusieurs modalités sont proposées, notamment pour l'éducation basique:
      - l'éducation basique normale (pour tout public)
      - l'éducation alternative (réservée à un public en échec scolaire)
      - l'éducation spéciale (réservée à un public à besoins éducatifs particuliers)
      - l'éducation à distance

A tous niveaux, deux réseaux d'écoles se disputent les élèves et étudiants: la sphère privée et la sphère publique. 
Dans le cas des écoles, 24% des enfants sont scolarisés dans le réseau privé contre 17% en France. Il y a 3 fois plus d’écoles privées que d’écoles publiques au Pérou. 
Dans le cas des universités, la majorité d’entre elles sont privées (56/92 au total). Les universités publiques, gratuites, sont donc réservées seulement aux excellents élèves.

5. L'organisation de l'Éducation Nationale Péruvienne


6. Les rythmes scolaires

Le Pérou étant situé dans l'hémisphère Sud, l'été s'étend sur les mois de décembre, janvier et février. Ce sont leurs grandes vacances. L'année scolaire commence en mars et se termine en décembre. La classe commence généralement vers 7h30 le matin pour se terminer vers 14h30, du lundi au vendredi.

7. Comment devenir professeur au Pérou?

Les professeurs de l'Éducation Nationale son recrutés par concours, au niveau Bac+5 (niveau Bachiller, équivalent du Master français).
Le salaire mensuel d'un enseignant dans le public est de 1200 à 1500 soles (soit environ 450€). On peut noter qu'une prime est prévue pour les professeurs enseignant dans les zones les plus reculées du pays. Cette mesure cherche à palier les inégalités dans la qualité de l'éducation selon la situation géographique de l'école (zone rurale/zone urbaine). Nous en reparlerons plus loin. 

Actuellement, seulement 85% des enseignants en poste possèdent un titre en pédagogie, ce qui tend à expliquer la faible qualité du système. 

8. Qu'enseigne-t-on à l'école ?

Depuis les années 2000, l'éducation est une priorité dans les politiques de développement du pays. Ainsi, un Curriculum national pour l’éducation basique est sorti en 2014, présentant 8 compétences que l'enfant devra atteindre à la fin de l'éducation obligatoire.
1) Agir et interagir de manière autonome pour le bien être (autonomie, rapport à la sexualité : liberté, responsabilité et bien être, comportement "méta" dans l’apprentissage : autoévaluation, respect et bonne relation avec les autres, esprit critique)
2) Entreprendre des projets pour atteindre les objectifs recherchés
3) Exercer pleinement sa citoyenneté (droits et devoirs, défense de la démocratie, conscience du bien commun, de l’histoire du pays et de la région, et de l’écologie).
4) Communiquer pour le développement personnel et la vie en communauté (langues, tant l’espagnol que les langues traditionnelles, oral-écrit, ou étrangères ; le langage digital).
5) Utiliser les mathématiques dans et pour la vie quotidienne, le travail, la science et la technologie (résolution de problème).
6) Utiliser la science et la technologie pour améliorer la qualité de la vie
7) S’exprimer à travers l’art et apprécier l’art dans ses diverses manifestations (créativité, sensibilité)
8) Valoriser et utiliser les possibilités expressives de son corps en mouvement avec autonomie, développant un style de vie actif et sain, à travers le jeu, la récréation, l’activité physique et sportive en relation avec les autres (respect de soi et des autres). 

Nous pouvons noter beaucoup de similitudes aux objectif du Socle Commun de Connaissances et de Compétences français (recherche de l'autonomie, apprendre à apprendre, valeurs de partage et de respect de soi, de l'autre, de l'environnement...). Cependant, quelques points ont attiré mon attention, notamment la référence à l'éducation sexuelle, totalement absente des prérogatives ministérielles françaises. Je pense pouvoir expliquer ce point de différentes manières. La société péruvienne est une société globalement traditionnelle où homophobie et sexisme ne sont malheureusement pas que des phénomènes isolés. Ainsi, je pense qu'à travers la défense de la "liberté sexuelle", il s'agit de conscientiser les enfants que la sexualité est un choix qui n'appartient qu'à soi et qu'on ne peut juger autrui pour son orientation. Je crois également voir derrière le terme de "liberté sexuelle" l'importance de conscientiser les enfants, et plus particulièrement les jeunes filles, de la liberté du corps et de l'importance du consentement, du droit de dire non. Enfin, derrière le terme de "responsabilité", je pense que l'on peut  voir en filigrane une allusion à la contraception. 

En plus de ces enseignements, que nous retrouverons dans toutes les disciplines, la particularité du système péruvien est de proposer un enseignement religieux, de confession chrétienne catholique. Ces cours ne sont pas obligatoires, mais sont dispensés dans toutes les écoles. 

Afin de viser à la qualité de la mise en place de ces nouveautés dans la politique éducative du pays, le Ministère de l'Education propose des outils pour assoir ces nouvelles orientations, aider les enseignants à les mettre en place, et ensuite les évaluer (Mapas de progreso -à l’intérieur du cycle, aide à l’évaluation- et Rutas del aprendizaje -avec matériel didactique, conseils).

Les efforts sont nombreux, et comme on peut le constater à travers la lecture du Plan nacional deeducacion para todos 2005-2015 la politique éducative progressiste et dynamique de Pérou commence à porter ses fruits. Mais la route est longue quand on part de loin... 

9. Les faiblesses du système péruvien

En 2012, le Pérou était dernier du classement PISA. Selon moi, comme nous l'avons abordé plusieurs fois à demi-mots,  l'un des problèmes majeurs reste l'inégalité des chances entre les zones rurales et urbaines.
Pour illustrer mon propos, voici deux images que je souhaiterais mettre en regard. Ces deux photos ont été prises durant la cérémonie quotidienne du lever du drapeau. Chaque matin, les petits péruviens se retrouvent dans la cour de l'école, se mettent en rang et chantent l'hymne national pendant que le drapeau est levé. 
La première photo est prise dans le centre ville de Lima, la deuxième dans un petit village de la Sierra. On saisit bien ici la diversité de cas avec lesquels l'éducation péruvienne a à jongler.




Tant au niveau des infrastructures, des professeurs que des moyens financiers, l'inégalité de la qualité de l'éducation est un  fait indéniable, première priorité pour une éducation égalitaire. 

Quelques chiffres...
38% de la population urbaine entreprend des études supérieures, contre 6% en milieu rural.
40% des enfants des milieux urbains terminent l’enseignement obligatoire du secondaire, contre 29% des personnes vivant à la campagne.

En guise de conclusion
Pour avoir côtoyé de très près la réalité du terrain (voir à ce sujet mon blog personnel de voyage), je souhaiterais vous faire part de mon opinion personnelle. 
Selon moi, la vie dans les écoles est très différente de celle que les textes préconisent. On valorise encore une école ultra-traditionnelle, où l’enfant n’est pas acteur de son savoir, mais seulement exécuteur de tâches: on ne l'invite pas à la réflexion, on valorise un apprentissage par cœur basé sur la mémoire,  les enfants sont abasourdis par des devoirs à la maison écrasants,  l’erreur n’a pas un statut positif mais plutôt répressif et l’élève n’est que trop rarement mis en situation de recherche. Cela dit, j'espère que ceci s'explique par la jeunesse de la dynamique des politiques éducatives péruviennes. Petit à petit, le Pérou avance, sur le chemin d'une école plus juste et plus efficace.



¡ Arriba Perú !  
 

samedi 21 novembre 2015

Un pays, 17 lettres. Qui dit mieux?

« - Bonjour, je peux vous aider ?
- Oui, je cherche un roman d’un auteur bosnien.
- … Euh… oui, alors euh… je vais appeler mon collègue ! »
Hier, dans une librairie toulousaine.
 Apparemment, je ne suis pas la seule à ne pas être familière de la culture bosnienne! Pour l'instant !

La Bosnie-Herzégovine, késako ? 


La Bosnie est un pays en plein cœur des Balkans, situé entre la Croatie, la Serbie, le Monténégro et la mer Adriatique (si si, un tout petit morceau !). Sa capitale est Sarajevo. Au sein d’un même pays, trois « nationalités » se côtoient – héritage de la guerre civile qui déchira la zone entre 1992 et 1995. 
« Nationalité » désigne ici l’appartenance à une communauté historique et confessionnelle : d’abord les Bosniaques -musulmans sunnites, puis les Croates -chrétiens catholiques, et enfin les Serbes -chrétiens orthodoxes. Tout ce beau petit monde formant les Bosniens, habitants de la Bosnie. 
Ouf, pas si simple ! Je reviendrai plus en détail sur l’histoire du pays et le système politique actuel qui en résulte. Laissez-moi juste le temps de… comprendre !



Il est important de savoir que le pays est séparé depuis 1995 en trois entités territoriales :
- la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (au centre du pays, capitale : Sarajevo)
- la République serbe de Bosnie (au Nord, capitale : Banja Luka)
- le district de Brčko (au Nord, une toute petite région 10 fois plus petite que la Haute-Garonne!)


Les entités ne sont pas indépendantes, mais on y note tout de même des différences culturelles. Ne nous fourvoyons pas : les territoires ne correspondent pas à la répartition ethnique des populations (bah non, ce serait quand même trop easy). Ainsi, à Sarajevo par exemple, se côtoient Bosniaques, Serbes et Croates… J’ai hâte de contempler ce savant mélange !

Mais, que parle-t-on ?
Le bosnien ? Nooon, ce serait trop facile ! Il s’agit du serbo-croate, langue parlée tant en Croatie, qu’en Serbie, Bosnie ou Monténégro. Chacun de ces pays possède sa propre langue, avec un lexique qui diffère légèrement, mais grosso modo un Croate peut communiquer avec un Monténégrin sans utiliser google-traduction !
En Bosnie-Herzégovine, il n’y a pas de langue officielle reconnue par la Constitution. Comme on l’a dit plus haut, la Bosnie est séparée en trois zones, dans lesquelles on ne parle pas la même langue. On le note surtout dans l’alphabet : alors que les Serbes utilisent l’alphabet cyrillique dans leur région, les Bosniaques utilisent l’alphabet latin (avec quelques accents inconnus au bataillon, quand même!).

Terre de mélanges, carrefour des cultures aux confins de l’Europe, saveurs slaves aux touches méditerranéennes, voilà de quoi étancher ma soif de découvertes ! Zdravlje !

lundi 16 novembre 2015

Fluctuat nec mergitur

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.
Paul Eluard, 1942.

mardi 10 novembre 2015

Latitude: 43.867902, Longitude: 18.413196, mon Capitaine !

Après quelques péripéties, il semblerait qu’une destination se dessine pour Cartable & Sac-à-dos. Comme prévu, c’est bien à l’Est. Comme prévu, ça finit bien par « nie ». Mais pas comme prévu, on ne veut pas de moi pour un stage… A ma grande surprise, on m’a proposé un poste de remplaçante de la professeure de français actuelle qui part en congé maternité à partir du mois de février ! Euh, euh… il faut que j’y réfléchisse. On a besoin de moi de février à fin juin… Mais j’ai des cours moi ! Et des responsabilités à l’école maternelle ! Oui mais quand même, quoi de plus formateur qu’une expérience de 5 mois, et en poste s’il vous plait? Dans une école Montessori ? Pas besoin de peser le pour et le contre plus longtemps, mon choix est tout vu !

En deux temps et trois (ou quatre) mouvements, mes professeurs se sont mobilisés pour pouvoir aménager mon Master sur une période de 2 ans, afin de me permettre de saisir cette jolie opportunité. Etudiante encore pour un an ? Oh… Trop dure, la vie…! Résultat : je validerai mon premier semestre en janvier 2016, puis le deuxième en juin 2017. Cela me permet donc de partir, et puis de revenir ! Perfecto, no ?

Bon, la Bosnie n’est pas un pays de l’Union Européenne, donc il me faudra un Visa. Bon, sur une période aussi longue il parait impossible de partir en tant qu’étudiante-stagiaire donc il me faudra un contrat de travail. Bon, il me faudra donc souscrire à des assurances en tous genres. Mais ce ne sont que des papiers, pas vrai ? Demain, rendez-vous Skype avec la directrice pour mettre à plat toutes ces questions, et trouver des solutions.

Cartable frétille : une école Montessori ! Son rêve ! Il va enfin pouvoir se remplir le bidou d’expériences, d’observations, de projets, d’analyses de cette pédagogie si intrigante.
Sac-à-dos s’emballe en discutant de Sarajevo avec ses amis globetrotteurs : une ville dynamique et chargée d’histoire, au cœur d’un pays aux airs de carrefour culturel entre Orient et Occident. Le dynamisme d’un pays en reconstruction, l’ébullition d’un peuple blessé, qui veut aujourd’hui crier et se défaire de la muselière qu’on lui a fait porter pendant si longtemps… De quoi émerveiller Sac-à-dos pour un moment !

Youpi ! Tout émoustillé par ce nouveau projet qui se dessine, nous vous tirons notre chapeau. Zbogom !