mercredi 19 octobre 2016

Et 10 jours plus tard!


Coucher de soleil sur l'Amazone, quelque part
au milieu du Brésil entre la Guyane et le Pérou, depuis l'avion.

Aboiements des chiens du voisin, miaulement de Michi le chat de la maison qui pointe son nez par la fenêtre,  grincements amusants du couple de pigeons locaux qui ont installé leur petit nid en face du nôtre. « Tamales, tamales ! » alpague un vendeur ambulant au loin dans la rue où se croisent dans un ballet intarissable mini-taxis aux klaxons faciles et colectivos aux moteurs rugissants. Le Pérou, un pays bruyant ? Bruyant, non. Je parlerais plus volontiers d’un joyeux brouhaha plein de vie.

Quelques images de notre petit chez nous et des colocataires..!

Nos voisins directs!

Fenêtre sur cour

Locky, le petit chien sans poil de race ancestrale péruvienne.
Il est toujours tout chaud, à tel point que les Incas s'en servaient pour soulager leurs rhumatismes..!

La terrasse

Vue sur le volcan Chachani depuis notre roof-top!

La terrasse avec la cuisine presque à ciel ouvert!

Et nous voilà, au milieu de tout ça, blottis dans notre petite chambre au fond de la maison de Marta, située en plein cœur du quartier de Yanahuara. Déjà plus d’une semaine que nous avons posé sacs-à-dos et cartables à Arequipa. Quel plaisir de retrouver cette ville que j’ai tant chérie. Mais quelle drôle de sensation, également… Comme un air de déjà vu assez troublant. Il m’a bien fallu ces huit jours-là pour reprendre mes esprits, pour mettre de l’ordre dans ma caboche et dans les cartons que Rachel, cofondatrice du projet qui m’amène jusqu’ici, m’a laissés. Deux ans à suivre de loin (très loin) le développement de cette initiative, un été à écrire un mémoire sur le sujet, et zou ! Ca fait bizarre d’être sur place tout à coup…

Mais petit à petit, les objectifs de mon séjour m’apparaissent plus clairement : d’abord mettre en place des tutorats entre les jeunes de Mollebaya intéressés par les études supérieures, et des jeunes étudiants des universités d’Arequipa.  Qui est meilleur conseiller que celui qui est passé par les mêmes questionnements d’orientation, par les mêmes processus de postulation et d’inscription quelques années auparavant ? Pour se faire, il me faut d’abord rencontrer les jeunes du quartier, voir où ils en sont et quelles sont leurs attentes par rapport au projet K’iranakuy. Comme la communication est un peu compliquée à établir technologiquement parlant (ils n’ont pas internet à la maison, et ils sont peu nombreux à disposer de téléphone), j’ai pris mes jambes et je me suis rendue sur place hier après-midi pour inviter parents et participants à un « tecito » (un petit thé) samedi à 18h, pour que l’on se rencontre et que l’on parle du futur du projet. Yihi, l’aventure commence ! Il ne me fut pas facile de trouver les maisons de chacun, heureusement que Carolina, une jeune participante que je connaissais d’il y a 3 ans, m’a aidé dans ma quête à éviter les chiens et à toquer aux bonnes portes ! Pour l’heure, il me faut donc organiser la réunion de samedi.

Mon deuxième objectif concerne les collèges de la zone, notamment celui d’Obdulio Vizagarra (Mollebaya) et de Corazon de Jesus (Socabaya). Il me faut me mettre en contact avec eux pour me présenter aux enseignants responsables de l’orientation, afin de voir comment on pourrait coopérer. Rachel a commencé les démarches administratives pour que certains élèves bénéficient de bourses, il va donc falloir que je mette les pieds dans les rouages de l’administration péruvienne, et ce dès demain matin ! Affaire à suivre…
Pour finir, mon troisième objectif est sommairement administratif. Il s’agira pour moi de commencer les démarches pour rendre le projet officiel, et de déposer les statuts (association ? fondation ? ONG ? a ver, a ver…). De ce côté-là, j’ai la chance d’avoir rencontré par l’intermédiaire d’Alex, un jeune belge, Liebricht, ayant travaillé dans de nombreuses ONG et qui s’est proposé de me donner un coup de main jusqu’en décembre. Ouf, parce que les papiers, c’est, comment dire… pas mon fort !

Parallèlement à tout ça, je souhaite également créer un site internet pour nous donner plus de visibilité, tant aux participants, aux tuteurs, qu’aux futurs donateurs, et commencer une newsletter avec les gens qui souhaiteraient recevoir des nouvelles de l’avancée du projet (d’ailleurs, si vous voulez en être, manifestez-vous dans les commentaires :) ).

Dans les cours de philosophie, les enfants de l’école Bloom de Sarajevo étudiaient en philosophie un livre intitulé Signs of confirmation.  Dans ce livre, il s’agissait de les amener à trouver des signes dans les choses qui nous arrivent dans la vie, afin que l’on sache si on est sur le droit chemin ou non. Il y a une semaine j’étais perdue. Je me demandais même ce que je faisais là - bon, le fait d’avoir été lundi en Bosnie, mercredi en Bourgogne et vendredi à Lima peut expliquer mes questionnements. Mais j’étais déboussolée.  A 10h l’autre matin, je skypais avec Rachel. En parlant du tutorat, nous décidions qu’il serait judicieux que les jeunes et leurs tuteurs se rejoignent dans un café du centre-ville (évitant les déplacements des uns, et sortant les autres de leur quartier). Nous nous sommes dit qu’il serait bien d’avoir un partenariat avec un café, pour qu’on mette en place un système de tickets-restaurants que les jeunes pourraient utiliser pour s’offrir une boisson et un snack durant le tutorat. Pour éviter la gestion directe de l’argent par les jeunes, Rachel et moi avons eu l’idée de donner directement l’argent de manière hebdomadaire au gérant du café, qui servirait nos jeunes en échange de leur ticket. A midi ce jour-là, nous décidions avec Alex de tester un nouveau restaurant de notre rue. Paf, le gérant est français. Paf, il est sympa et vient d’ouvrir son café, avec terrasse et salle, au calme. Paf, la localisation est idéale, devant l’arrêt de bus menant directement  Mollebaya et à deux pas de l’université Santa Maria. Je lui propose mon idée, il est d’accord. Would  this be a sign of confirmation.. ?

Cette anecdote est la plus concrète. Mais régulièrement, je sens que quand quelque chose fait barrière à la progression du projet, quelqu’un arrive sur mon chemin, et ouvre la porte. Julio, un volontaire d’Intiwawa qui enseigne à l’Université et qui souhaiteraient faire rencontrer ses étudiants avec les jeunes… Libriecht, le spécialiste administratif des ONG… Alors moi, j’attends le prochaine barrière qui me fera rencontrer la prochaine solution !

Allez, assez philosophé, je vous partage quelques images de notre nouvelle vie Arequipena!

Place de Yanahuara

Balade dans les rues de Yanahura



Vue sur le Misti au coucher de soleil, depuis la place de Yanahuara

Coucher de soleil depuis un toit du centre-ville

Ahhh... enfin à la maison! Coincée dans le colectivo sur des sièges format Oompa Loompa, ça c'est le Pérou !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire