dimanche 29 janvier 2017

Pérouf

Au Pérou, on trouve plein de choses assez improbables. En voici un petit best of, en vrac…

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Sur cette image, ce n’est pas le chat qui trône sur le trône qui doit nous surprendre, mais bien la moumoute fleurie qui recouvre la cuvette et le haut du toilette. C’est pas hygiénique, c’est pas pratique, c’est même pas joli, mais… c’est péruvien ! Si pe !

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J’avais déjà écrit un article sur el Dia de los Muertos à Salasaka en Equateur sur mon précédent blog (voir l’article ici). Eh bien le Pérou n’échappe pas à cette fête grandiose. J’étais dans le bus le 1er Novembre. Le trajet habituel avait été détourné, je ne comprenais pas pourquoi. Tiens tiens, aux abords du cimetière, des feux d’artifices, des rires et de la musique… Quel jour sommes-nous ?! Mais c’est bien sûr ! Sur la photo que j’ai réussi à prendre dans la combi (et ceux qui sont déjà montés à bord de ces petits bolides seront indulgents avec la qualité du cliché), on peut voir la fête foraine battre son plein à base de manèges et de pop corn, devant les grilles du cimetière principal d’Arequipa !

Le rapport à la religion est une caractéristique péruvienne qui m’étonnera toujours… Alors que je me promenais un jour dans la ville, j’ai bifurqué dans une rue jusque-là inexplorée… Quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis rendu compte que tous les magasins de la rue étaient dédiés aux crucifix et autres bondieuseries ! Mais attention, tout est fait main s’il vous plait. Intriguée (premièrement par l’identité des clients éventuels d’une Vierge à l’Enfant en porcelaine de 2 mètres 50), je me suis arrêtée quelques instants afin d’observer l'activité du commerce. Un ouvrier-artisan était en train de peindre le pagne d’un Jésus mal en point, les bras en croix. Tout à coup, une mélodie sortant des haut-parleurs du magasin effleura mon oreille et réveilla en moi des souvenirs. Tout en continuant ma discrète opération, je me mets à chantonner. « Si Papi, dame lo que quiero ! » Euh… c’est un bon vieux raeggeton  bien graveleux que joue à tue-tête ce magasin d’osties ou je me trompe ?! Eh bien voilà, à ce moment-là, j’ai vraiment réalisé que j’étais à l’autre bout du monde, dans une culture bien différente de la mienne, dont les différences surprennent et amusent, au quotidien. Vous imaginez, vous, une grenouille de bénitier rouler des hanches sur Maître Gims à la messe de Saint Léger ?!

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Les revendications sont multiples sur ce camion… Le Che aux pieds de la Virgen de Chapi et du Senor de los Milagros – figures pieuses bien entendu – ça détonne encore une fois !

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Tiens, en parlant de la Virgen de Chapi, mais qui est-elle ? Quelques instants à Arequipa suffisent à comprendre qu’il s’agit d’une super star tant son nom revient sur toutes les vitres de voitures, combis et autres engins roulants, ou encore sur les enseignes des magasins (ou des garages). La Virgen de Chapi est une Vierge ayant opéré un miracle dans le désert proche d’Arequipa (à Chapi, bah oui, logique). Depuis le siècle dernier, son culte s’est considérablement développé au point de devenir l’emblème d’Arequipa, à l’échelle nationale mais également internationale ! Une véritable starlette dont le portrait trône sur tous les murs (ici dans une gare de bus).

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L’Amérique Latine est connue pour cette méthode de sécurité contre les voleurs, sévère mais certainement efficace. 



Au Pérou, on fait plutôt dans le naturel et le local… voyez plutôt ! Le verre est remplacé par d'adorables cactus, plus jolis mais certainement pas moins efficaces!




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En quittant l’école de français, on a eu des petits cadeaux de nos élèves (hé oui, ce privilège d’être prof !). Mon élève m’a offert un petit verre et m’a écrit une lettre. Chou. L’élève d’Alex, elle, lui a offert un cadeau plus personnel et d’une autre importance…
Regardez ce qu’il arbore fièrement autour de son cou ! Oui oui, il s’agit bien d’un crucifix (en plastique argenté brillant, s’il vous plait). Le Pérou est un pays très pieu, on n’a même plus besoin d’en avoir la preuve maintenant qu’Alex la porte sous (ou sur, malheureusement !) sa chemise à tout bout de champ !




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Notre voisin à plumes et ses petits grincements matinaux !

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Regardez bien les deux vidéos ci-dessous. Il s’agit ici de découvrir le point commun entre celles-ci (bon, c'est sur la même place, ok. Mais c'est pas ça). 





Alors, une idée ? Cette musique de Petite Sirène, ça reste en tête, non ? Mais d’où vient-elle ? Alex saurait vous l’expliquer mieux que moi..! Il s’agit de la musique du camion poubelles. Ainsi, en passant dans le quartier avec le volume à fond, les gens savent qu’il est temps de sortir leurs sacs! Le problème, c’est qu’ils passent souvent, et restent longtemps dans la rue. Très longtemps. Ainsi, vers 15 heures, Ariel et ses potes venaient tous les jours que Dios faisait, tirer Alex hors de son état de concentration extrême d’étudiant studieux. C’est jovial et sympa, mais plutôt lancinant et répétitif ! Aujourd’hui encore, il nous arrive de nous réveiller le matin avec cette chanson en tête ! 

jeudi 19 janvier 2017

La jungle


« Ensemble, nous irons. Tes trente printemps nous y fêterons. Nulle route ne nous y mènera, mais huile, or et caoutchouc on quêtera. A défaut, singe, crocodile et toucan on rencontrera ».

Voici l’énigme de la carte d’anniversaire d’Alex pour ses 30 ans… Alors, on sèche ? Bon, je ne laisse pas le suspens plus longtemps ! J’avais décidé de l’emmener à Iquitos, dans la jungle péruvienne, juste avant de rentrer en Europe pour Noël. Un peu fatigués de notre rythme d’Arequipa, nous avons décidé de finir notre séjour péruvien en beauté dans la troisième et dernière zone géographique du pays, la selva. A l’ouest de la cordillère des Andes s’étant la forêt amazonienne au Pérou, qui verdit ensuite la carte sur le territoire du Brésil jusqu’à l’Océan Atlantique. Régions très peu peuplées (dû à la densité de la végétation), elles représentent une identité forte de la culture péruvienne aux multiples facettes. J’ai déjà eu la chance de découvrir cette partie du pays en 2014 lors d’une excursion dans la partie sud de la selva péruvienne, à Puerto Maldonado. Mais cette fois-ci, c’est la mystérieuse ville d’Iquitos que nous voulions explorer.

Iquitos est une ville comme il y en a peu sur Terre. Accessible uniquement par avion ou par bateau le long de l’Amazone, aucune route ne la relie au reste du pays. Elle a connu son essor au XIXème siècle grâce à l’or tout d’abord, mais surtout au caoutchouc qui a fait la fortune de nombreux entrepreneurs (locaux et moins locaux). Résultat, la ville a connu  un développement fulgurant à cette époque. Depuis, plus de caoutchouc (le pétrole a remplacé la matière première de nos bottes !) mais la ville continue doucement à prospérer malgré une pauvreté grandissante.

Nous sommes donc arrivés à Iquitos. J’avais mené mon enquête parmi les nombreux tours opérateurs qui proposent des séjours au cœur de l’Amazonie, et le séjour était déjà réservé. Le départ étant prévu pour le lendemain, nous avons eu quelques heures pour prendre la température (assez haute !) de la ville. 30°C, une humidité à me transformer en une Jackson 5 (photo à l’appui), on est bien en Amazonie !

A notre arrivée à Iquitos...


On a rencontré le père Noel en tuk-tuk !



La maison Eiffel, construire par Gusgus’ lui-même !


La nature reprend ses droits sur cette vieille bâtisse

Gentleman jungler, noix de coco à la main, qui pose sans faire exprès J

Depuis la promenade, balcon sur la rivière, en contrebas nous voyons les quartiers pauvres, construits sur l’eau grâce à un système de pilotis ou de planchers flottants


Nous croisons un drôle d’oiseau

Une vieille embarcation qui rouille dans les marécages



Une montagne ? Ah non, ce ne sont que des nuages ! Iquitos est environ au niveau de la mer. On perd de la hauteur !

Marchand de glaces / garage. Improbable association commerciale!

Muyuna, nous voilà !

Le lendemain, nous partions à bord d’un petit bateau à moteur pour un trajet de 3 heures, direction le Lodge Muyuna.





Petite barque et gros bateaux bariolés se croisent sur l’Amazone et ses affluents. Ils desservent les villages qui peuplent les rives. A leurs bords, des personnes et des marchandises (bananes, poissons, racines type manioc…)

Curiosité mutuelle

Ici la rencontre des fleuves Nanay et Amazone se matérialise en un joli camaïeu 


Réunion au village

Petite pause au poste de téléphone pour annoncer notre arrivée au lodge.
En attendant, ça fait un p'tit ronron?



Notre bungalow au lodge




L’après-midi, nous sommes partis en barque, pêcher le piranha !

Et voilà le travail ! Après leur avoir donné l’équivalent d’un kilo de poulet, on a enfin réussi à en attraper un ! Pas bien gros, mais avec de bonnes dents !

 Alberto, notre guide, les tue avec sa machette pour le dîner de ce soir. Un piranha, même petit, a la force d’arracher un morceau de doigt à celui qui s’aventurerait un peu trop près de sa mâchoire.


Le village voisin, San Juan.
L'école du village. Un professeur d'élémentaire et une professeure de maternelle viennent toutes les semaines d'Iquitos pour enseigner. Ils restent sur place, dans des petites cahutes du lundi au vendredi, et retrouvent la ville le week-end.

Les poules envahissent le terrain de foot, qui est aussi la place centrale du village de San Juan.


Le soir, nous avons fait une balade nocturne dans la forêt autour du lodge. On y a fait de belles rencontres !

Une tarentule dite "à cul rouge"

Une grenouille de la taille d’un lapin.

Deuxième jour d’exploration

Au petit matin, voici par quoi nous avions le plaisir d’être tirés de nos rêves…





Baignade dans l’Amazone : elle est bonne mais le courant est assez fort (heureusement qu’on ne savait pas encore ce qui y nageait, parce que je crois que je ne l’aurais pas tenté quelques jours plus tard !)



Un tout petit singe

Un tout petit potiron





Les plus gros nénuphars du monde – Victoria Regia


Coucou toi ! Un iguane géant !

Un dauphin gris qui pointe le bout de son nez


Quand il tombe quelques gouttes, Mary Poppins sort son parapluie de son petit panier !

La machette d'Alberto

Mode anti-moustique activé ! Mais quels voraces ! Malgré le fait qu’il se soit tout empaqueté dans sa cape de pluie, ces sales bêtes ont réussi à lui piquer les sourcils !!!

Le soir venu, nous sommes partis à la chasse aux crocodiles....



Cette petite femelle n’a que 2 ans et demi !
Day 2

Le jour suivant, nous sommes allés faire un tour dans la forêt, un peu plus loin du lodge, pour tenter de voir des animaux et des végétaux.

Il s’agit ici de « l’arbre étrangleur ». 
Ce parasite s’accroche à un tronc, et grandit en l’entourant jusqu’à l’asphyxier,
 à la manière du boa. Sympa !


Un arbre à caoutchouc. Il a seulement fallu à  Alberto qu’il donne un petit coup de machette contre le tronc pour que coule ce suc blanc et collant. En le travaillant avec nos doigts quelques instants, nous avons formé des petites boulettes de… caoutchouc !


Un joli papillon (mais mort)



Des petits pêcheurs du village de San Juan


Saurez-vous repérer le paresseux ? Ce drôle d’animal à petite tête et longues griffes dort la tête en bas, accroché à une branche par une patte.

Il descend...

...doucement...

... tout doucement, mais tant mieux pour les photos!



Un champi' tout rouge

Hello you!





Un bourrelet d'arbre


Salut vous!

Oh mais vraiment, je les perds partout ces bouclettes ! J



Des racines

Des coups de pinceau


Alberto qui nous montre un arbre appelé « una de gato » 
(griffe de chat) qui puise l’eau de la terre. On peut boire à son tronc !

Alberto qui, à notre demande, nous cherche des vers comestibles dans le fruit d’un palmier…

... et BINGO !

Miam !


Après 3 jours de rêve au cœur de la jungle, au creux de la nature la plus folle, il est malheureusement temps de rentrer. Retour en bateau jusqu’à Iquitos pour une dernière soirée dans la jungle.


Un bateau parti le matin même aux aurores, m’a dit l’un des passagers. Ils viennent charger de denrées qu’ils vendront au marché de Belen, dans le quartier populaire d’Iquitos que nous allons découvrir le lendemain.





Soirée à Iquitos

On y a trouvé...


Des milk-shakes qui donnent la pêche

... et le barreau !

La mère Noël et sa lutine, 
certainement partis à la recherche de leur Père Noël en tuktuk !

Belen, le marché et le quartier flottant

Pour terminer notre séjour, avant de sauter dans l’avion direction Lima pour notre dernière escale, nous sommes allés explorer une autre faune et flore… le quartier de Belen. Ultra populaire, un poil craignos, Belen, ça envoie !

D’abord, nous avons erré dans le marché.


Promo sur les piranhas!



Et sur les bananes !


Majas : que nous avons dégusté la veille cuits au grill, sans savoir à quoi correspondait cet animal. Il s’agit d’un rongeur de la taille d’un petit chien, vivant dans la jungle !

Tabac!

Cigarette faite maison ! Bon courage !!!
"Blame it on the boogie..."

Belen bas.
Le marché se trouve sur les hauteurs, au même niveau que la ville. En descendant quelques marches, on se retrouve dans la partie basse, sensiblement plus hostile aux gringos que nous sommes. Heureusement, nous rencontrons fortuitement un petit guide dans l’escalier qui nous propose de nous accompagner. Un peu réticente au début, j’étais bien contente d’être avec une personne du quartier quand nous sommes passés devant des hommes, murmurant des choses à notre sujet, aux regards drogués et aux mains parfois baladeuses parait-il… 



Cette partie du quartier est totalement inondée lors de la saison des pluies, le niveau de la rivière augmentant beaucoup. Ainsi, les tuktuk laissent place aux barques, et les maisons à deux étages se transforment en demeures de plain pied !

Tortue prête à être dégustée

Tiens, ça nous rappelle quelque chose !



Une partie de Belen est construite carrément sur l’eau, peu importe l’époque de l’année. Nous nous y sommes baladés en barque.

Maison sur plancher flottant

Pompe à essence

Lessive, évacuation directe dans le fleuve (comme pour tous les déchets)





Toilettes séparées, s'il vous plait !

L'école


L'église



Notre apéritif ! Brochette de vers au barbecue. Hé bien, aussi fou que cela puisse paraitre, c’est meilleur cru que cuit ces petites bêtes-là – la tête qui croustille, c’est vraiment pas terrible à avaler !


Pharmacie

Nous avons décidé d’accompagner les vers d’une bonne pièce du boucher… de l’iguane !

Ca n’a pas l’air terrible comme ça, mais c’était délicieux ! Une chair très blanche, un poil élastique mais au goût très fin.



Les pieds dans les poubelles, on n’a pas mis longtemps à avaler notre pitance. Une bonne expérience pour conclure notre séjour dans la jungle. 

On mangerait même la peau, hein Alex ? Tu veux te faire un slip en peau de croco ?

Mais voilà… à faire le malin, on tombe dans le ravin (c’est bien connu). J’avoue avoir fait la petite joueuse, et je n’ai pas vraiment respecté le moit’ moit’ de lézard, n’en mangeant qu’une petite partie. Alex s’est chargé de dévorer le reste, comme à son habitude. Mais son estomac, lui, a bien senti que ce n’était pas comme d’habitude !! Résultat en image…


!! Diète au Coca pendant deux jours !!

Quelle(s) expérience(s) !