jeudi 12 janvier 2017

Derniers instants de notre vie arequipénienne

Les dernières semaines sont passées très vite à Arequipa. Entre le projet qui battait son plein, et les week-ends bien chargés, nous n’avons pas vu le temps passer ! En vrac, voici quelques clichés de ces instants que l’on sait les derniers pour un long moment, ces instants qui prennent une saveur aigre-douce, comme suspendus dans notre mémoire.

Jeudi 8 décembre est un jour férié au Pérou. Nous en avons profité pour prendre le temps d’errer dans la ville, main dans la main. Chouette moment. Petit chocolat chaud à la chocolaterie Chaqchao, 100% bio et équitable. Jolie après-midi qui s'est terminée en beauté quand on est passé devant le magasin de guitares dans lequel travaille un ami, qui était en train de jouer et chanter avec un autre musicien une chanson traditionnelle andine. Magique!

Dans une ruelle, un vieil homme est endormi, au-dessus de lui la Virgen de Chapi et el Nino Jesusito veillent sur son sommeil



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La tour de la cathédrale s’allume, le Chachani aussi.

Coucher de soleil sur le toit de pierres du couvent




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Atelier de fabrication de chocolat au Chaqchao

Vous avez eu un aperçu des petites douceurs disponibles à la chocolaterie du Chaqchao, fameuse institution d’Arequipa. Alex, véritable passionné de chocolat, a tout de suite repéré qu’ils proposaient également des ateliers de découverte et de fabrication. Une après-midi, nous nous sommes laissé tenter. 4 heures plus tard, nous repartions avec nos sacs plein de nos propres chocolats et nos têtes pleines d’informations ! De l’histoire aux vertus, des recettes à la dégustation, on est calé maintenant ! Voici étape par étape comment on obtient cet aliment convoité!

Tout d’abord, les arbres cacaotiers poussent dans des zones plutôt humides mais pas trop. Il s’agit d’un arbre de taille moyenne, dont les fruits ne se trouvent pas au bout des branches, mais sont accrochés au tronc. En effet, le cacaotier ne craint pas les prédateurs puisque tel quel, c’est un poison pour tout mammifère (et oui, même pour les hommes !). Les fermiers récoltent les fruits à maturité et les ouvrent. On y trouve une chair tendre dans laquelle se logent les fèves. La chair et les fèves sont ôtées du fruit et déposées dans des caisses en bois, dans lesquelles elles resteront quelques jours, c’est la macération. Ensuite, le fermier récupère les fèves et les torréfie. C’est seulement à partir de ce moment-là qu’elles seront envoyées aux ateliers de chocolat afin d’être transformées. 

En arrivant de la ferme, certaines fèves ne sont pas consommables ni utilisables. Toute fève présentant une anomalie (trou, cosse cassée…) sera mise de côté. En effet, l’oxygénation de l’intérieur de la fève altère sa qualité. Nous avons donc trié les plus jolies pour faire notre chocolat. Nous avons commencé par réaliser l’ancêtre du chocolat : le « xocoatl ». Le chocolat est né au Mexique. Les Mayas le préparaient en boisson, boisson sacrée réservée aux gens de la haute société et aux dieux. Les colons espagnols s’en firent offrir (triste méprise) et ceux-ci décidèrent de ramener l’ingrédient en Europe. Le chocolat est donc d’abord consommé en boisson sur le vieux continent. On raconte que Marie-Antoinette s’en gâta les dents, à y ajouter des quantités démesurées de sucre ! Par la suite, chaque pays développera sa recette de chocolat sous la forme dure que nous connaissons aujourd’hui (les Suisses ajoutèrent du lait, les Belges augmentèrent la proportion de beurre de cacao, créant ainsi le chocolat de couverture, les Italiens ajoutèrent de la  noisette pour donner naissance au gianduja, ancêtre du Nutella, et les Français créèrent le praliné mais je ne me souviens plus trop comment !). Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt à nos fèves ! Nous avons donc commencé notre pratique en préparant la boisson originelle Maya.



Etape 1 :
Tri des fèves de cacao. 


La fève de cacao se compose de deux éléments : le beurre de cacao (blanc) et la pâte de cacao (marron). Les fèves sont triturées et après un procédé de séparation dont les détails m’échappent, nous retrouvons ces deux blocs !

MMM, ça sent bon !

La machine pour torréfier les fèves.

Etape 2 :
Une fois les fèves triées, nous les avons écossées pour ne garder que le cœur.   

Etape 3 :
Dans un mortier, nous les avons écrasées pour obtenir une pâte.


Etape 4 :
On a ajouté de l’eau chaude, du sucre et du piment à la pâte de cacao, que nous avons ensuite mélangés énergiquement (comme vous pouvez le voir !) à l’aide d’une sorte de fouet en bois de la culture Maya. Délicieuse boisson onctueuse et 100% vegan !

Ensuite, nous nous sommes attelés à la préparation de nos petits chocolats. Pour se faire, direction l’atelier. 

Attention, charlotte s’il vous plait !

Nous avions à disposition tout un tas de graines et d’épices à mettre au fond de nos moules afin de créer des chocolats aromatisés. La pâte avec laquelle nous avons remplie les moules était constituée de 60% de pâte de cacao, 15% de lait et 25% de sucre. Les ingrédients sont mis dans des grandes cuves qui tournent et chauffent à des températures et suivant des cycles bien précis, afin d’obtenir la texture idéale. Nous les avons ensuite laissés au frigo pour qu’ils refroidissent pendant la fin de l’atelier.

De retour à l’étage, nous sommes passés à la phase de dégustation. On nous a d’abord présenté les 6 types de chocolat (noir, au lait, blanc, de couverture, gianduja et praliné) ainsi que leurs différentes caractéristiques. Ensuite, on nous a fait déguster du « vrai » chocolat. La distinction entre le « vrai » et le « faux » chocolat est simple : un vrai chocolat n’est composé que de pâte de cacao, de beurre de cacao, de sucre (et de lait en poudre, s’il s’agit d’un chocolat au lait). Ni plus, ni moins. En retournant nos tablettes de chocolat habituelles, on retrouve très souvent de l’extrait de vanille, ou de soja. Il s’agit d’exhausteur de goût et de liant pour palier à la faible qualité du cacao utilisé, provenant la plupart du temps d’Afrique. En effet, il y a deux types de cacaotiers : celui cultivé au Pérou et au Venezuela, aux excellentes qualités nutritives mais à la grande fragilité rendant impossible son exportation, et le cacaotier résistant, que l’on a réussi à faire pousser en Afrique et en Asie, mais qui produit une fève de maigre qualité. C’est pour cela que le bon chocolat est une denrée chère.

Cependant, on peut reconnaître un vrai chocolat sans regarder l’étiquette derrière la boîte : grâce à notre palais. Le vrai chocolat se savoure suivant une séquence durant approximativement une minute (mais oui, c’est long, hein ?!). D’abord, on ne sent rien. Pas de panique, c’est normal. Ensuite, on sent une acidité qui nous titille les papilles. Au fur et à mesure que les saveurs se dévoilent, une amertume se développe. Et pour finir, on retrouve le goût intense du cacao. Allez, faites le test. Cassez un carré de cette tablette achetée au supermarché et mettez-le dans votre bouche. Alors ? Si  vous ne sentez que le sucre ou la vanille, cela signifie (vous l’aurez deviné) que vous vous êtes fait rouler ! C’est bon, certes, mais ce n’est pas du chocolat (appelons un chat, un chat !). Ca n’en a donc pas les excellentes qualités nutritives (antioxydant, apport de protéines, de magnésium, remonte-moral…).

Nous avons passé un très bon moment à en apprendre plus sur le chocolat, cette mystérieuse denrée. 


Il s’agissait pour nous à cette étape de l’atelier de tester ce que l’on avait appris avec notre bouche. De ces 6 chocolats, lesquels sont des vrais et lesquels n’en sont pas ? Pas facile !

Nos fabrications maison!

TADAM !

Affiche rigolote dans les toilettes..!

Le Misti au clair de lune

*** 
Le petit marché de notre quartier

Tous les samedis, j’allais au marché du parc à côté de la maison. J’allais toujours acheter mes légumes au stand d’une petite dame sympathique. Devant la belle quantité de verdures que je lui achetais chaque semaine, elle me dit un jour « hé dis donc  petite gringa, qu’est-ce que tu manges! ». La semaine suivante, je suis venue lui rendre visite avec Alex : « aaaah, c’est pour ça ! » m’a-t-elle dit avec un sourire !


Les chiens profitent aussi de la cumbia qui ambiance les mémés et leurs cabas. 

Miam !

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Repas avec les collègues de l’institut à la maison, sur la terrasse ! Au menu : hiro de zapallo (ragout de potiron avec fèves, petits pois, maïs et fromage).

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